Mots clefs : identités, langues, fragments, étrange, étranger(s), mémoire(s), origine(s), traverses, branches, intersections, racines, enfance.
L'entre-deux ? Entre-deux identitaire, de langue, de pays, de cœur. L'entre-deux pour moi c'était France-Algérie. Née là bas, ayant grandi ici, pendant plus de quinze ans j'avais oublié l'Algérie. Quand j'ai remis les pieds en terre natale en 2014, je me suis posée à nouveau la question de la maison. Là-bas ils disent que je suis d'ici ; ici on dit que je viens de là-bas. J'ai voulu rencontrer mes compagnons de l'in between. Sonder l'entre-deux entre-trois dans le calme niortais. L'eau et les arbres, la lumière et les ombres dessinent l'exil intérieur, les doubles identités, la recherche d’attaches – quelque chose qui nous traverse et vient d'ailleurs.
Aller simple, aller/retour. Alger. Tiaret. Damas. Tbilissi. Brazzaville. Sfax. Ovalle. Téhéran. Paris. On dit que le mouvement va des racines aux branches, mais se peut-il qu'il aille dans un sens, puis dans un autre, se peut-il que l'herbe pousse véritablement par le milieu ? Je me souviens d'une phrase dans un livre d'Anaïs Nin : « mes racines ? Oh, elles sont portatives ».
Série créée lors des Rencontres de la jeune photographie internationale, CACP Villa Pérochon, Niort, France.