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De la Kabylie à la région de Jijel, à l’est du pays, jusqu'à Tamnrasset, aux portes du Sahara, j'ai suivi le quotidien de plusieurs femmes, avec la question de l'identité féminine et de la sororité.
Dans la série JE, TU, ELLES, je poursuis ce travail à travers la forme de l’autoportrait. Dans un pays où la pratique de la photographie est si complexe, si entravée, où le rapport à l’image est si ambigu, passer par la mise en scène me permet plus de liberté pour raconter des histoires que j’aurais difficilement pu photographier.
Ce qui m’interpelle notamment, ce sont les rôles souvent contradictoires que doivent jouer les algériennes, dans la rencontre entre tradition et modernité. Et cela me marque d’autant plus qu’à travers ma « double culture », j’ai souvent la sensation de jouer un rôle, de n’exister que de manière fragmentée.
À Alger, Djanet, Tizi Ouzou... je me réapproprie les tenues de mes tantes, grand-mères, et celles des femmes qui m’entourent. Tantôt avec ou sans voile, en tenue kabyle ou touareg, je tente d’interroger à la fois la représentation du féminin, et ma propre fiction identitaire.