Dans le polyptique Nassera, je m'approprie la robe de ma grand-mère, ainsi que l'espace méditerranéen le plus féminin : la terrasse. En Algérie, l'espace public est celui des hommes, et la maison est celui de la famille. Pour les femmes, dans l'entre-deux, il y a la terrasse comme lieu refuge, de liberté et de rêve.
Je pense aux journées entières qu'y a passé maman, rue Daguerre, Alger, avec ses tortues et ses cahiers de chansons. Je pense à Aumy qui y étendait le linge et observait les gens passer. Je vois qu'un jeune voisin m'observe, il s'est assis sur le toit d'en face. Le chat, le voisin et moi, nous jouons à un jeu silencieux.